MULTIVERSELISME
LE RÉEL EST TROP PETIT
Notre éducation – qu’elle soit sociale, culturelle ou imaginaire – a été réduite à des trajectoires toutes tracées.
On nous apprend à créer sans déranger, à innover sans sortir des cadres, à rêver seulement si cela rapporte.
Mais la création n’est pas une ligne droite. La pensée n’a pas de rails. Et pourtant, on nous a enfermés dans l’idée d’un “réel unique”, comme si une seule version du monde pouvait suffire.
Y’en a marre.
Le réel n’est pas unique. Il ne l’a jamais été.
On nous vend des certitudes empaquetées entre deux extrêmes : une vie idéale d’un côté, une catastrophe annoncée de l’autre. Un monde plat, qui refuse toute autre issue.
Alors, assez.
Nous préférons l’ouverture. La démultiplication. Le vertige de l’infini.
Nous préférons le multivers.
Chaque décision est une fissure. Chaque idée, un passage.
Le multivers n’est pas qu’une théorie : c’est une arme. Un outil de libération.
Il ne s’agit pas de fuir la réalité, mais de la hacker. D’y insérer d’autres possibles. D’y planter des univers.
L’imaginaire n’est plus une évasion : il devient une méthode.
La poésie n’est plus décorative : elle devient un protocole.
Et chaque acte créatif, chaque rêve assumé, devient une intrusion dans le réel, une fracture qui nous relie à une infinité de mondes.
Si le monde nous enferme,
Nous en créerons une infinité.
L’imaginaire n’est plus une fuite. Le réel n’est plus une prison.
Seul le multiverselisme existe.
4 PRINCIPES DU MULTIVERSELISME
1. Le détournement comme politesse
On nous a appris à marcher droit, à utiliser les outils tels qu’ils nous ont été donnés.
Penser vite, efficacement, en relation avec les autres.
Nous avons toujours voulu donner forme à ce que l’on nous présente comme “réel”. Pourtant, il n’existe pas : il n’est qu’un subterfuge, une pensée unique travestie en évidence.
Même le « nouveau » est déjà vu. Même le désir d’innover est enfermé dans des cadres normés.
Mais détourner, ce n’est pas vandaliser. C’est répondre.
Si vous utilisez un médium, multipliez-le. Pensez à la communication dans toute sa multiversalité.
Nous réécrivons des publicités, non pas pour vendre, mais pour donner.
Chaque code graphique que nous retournons contre son usage premier est une fissure ouverte dans le réel – et elle n’appartient qu’à vous.
Détourner, c’est offrir une échappatoire avec élégance.
C’est retourner les armes du réel contre lui-même pour y faire pousser autre chose : une fiction vivante.
2. La dérive obligatoire
Nous avons été dressés à suivre des itinéraires, des cartes déjà tracées.
Mais la dérive — volontaire, joyeuse, poétique — brise cet automatisme.
Elle nous perd dans les villes, dans les signes, dans les univers.
Elle fait de l’errance un instrument : on explore sans chercher, on trouve sans savoir quoi trouver.
Chaque pas hors du chemin attendu est une invitation pour un nouvel univers à naître.
Chaque détournement n’impose pas une idée : il installe une réflexion dans votre esprit.
Vous seul pouvez la développer, la transformer, la faire vôtre.
3. Le quotidien piratable
On nous a convaincus que l’art et la communication devaient être encadrés : dans des musées, des livres, des magazines, des galeries.
Mais tout objet banal est un portail potentiel.
Une affiche abandonnée sur un mur devient une porte.
Un formulaire administratif devient un livre.
Un journal devient un manuel de traversée interdimensionnelle.
Pirater le quotidien, c’est refuser de séparer la création du reste de la vie.
C’est faire du monde entier une plateforme où nos imaginaires infectent le réel.
5. Créer l’infini
On nous vend des mondes limités. On nous dit : « c’est ça, ou rien. »
Mais chaque décision, chaque idée, chaque récit inventé est un univers parallèle qui n’attend que d’être peuplé.
Créer n’est plus seulement un acte esthétique : c’est une expansion cosmologique.
Chaque image, chaque mot, chaque geste n’est pas qu’un produit. C’est un acte de construction d’univers.
Et à force de les multiplier, nous diluons la tyrannie d’un réel unique jusqu’à le rendre transparent.
Penser de façon quantique, ce n’est pas comprendre la physique.
C’est accepter que tant qu’on n’agit pas, toutes les possibilités coexistent.
Et chaque fois que vous choisissez, imaginez aussi son contraire… et agissez comme si les deux existaient.
N’ayez pas peur de peupler un univers qui n’est pas le vôtre.
Du moment où une idée vous traverse, où une œuvre vous provoque, proposez-la. Diffusez-la.
Parce que dans le multivers, même ce qui n’est pas “réel” ici, l’est déjà quelque part.
C’est à cet instant précis que nous nous réapproprions notre multivers
NOS OUTILS — MÉTHODE SITUATIONNISTE 2.0
Inspirés des situationnistes et de leur logique — fissurer le quotidien pour créer du neuf et de l’équitable.
Nous ne voulons pas casser le réel, nous préférons le noyer, le submerger, y ajouter d’autres couches, d’autres directions, d’autres possibles.
La publicité ment ? Parfait. Nous aussi.
Mais avec élégance, poésie et feuille d’or.
Chaque mot devient une fissure. Chaque image est une provocation subtile.
Nous ne dirigeons pas : nous provoquons.
Nous semons des informations comme on sème des graines : des fenêtres, des ouvertures qui permettent d’imaginer et de créer d’autres univers.
Il ne s’agit pas d’une seule histoire parallèle à la vôtre, mais d’une infinité de dérives où nous nous perdons avec joie.
Le multivers ne s’explique pas. Il se traverse.
Nous nous y abandonnons volontairement, car nous ne savons qu’une chose : le réel n’a jamais suffi.
C’est dans cet esprit qu’est née notre certification pré-liaison.
Nous garantissons votre commerce avec des univers qui n’existent pas encore — un tampon officiel pour ce qui, par définition, échappe à toute vérification.
L’absurde devient procédure ; le rêve, un dossier tamponné.
UPDN fonctionne comme un organisme officiel auto-proclamé, une bureaucratie parallèle où chaque cachet et chaque formulaire servent à rendre l’impossible crédible.
Même un simple questionnaire devient un outil Multiverseliste.
Quand vous le remplissez, vous êtes forcé d’imaginer :
— Qui valide ces documents ? Des agents interdimensionnels ?
— Où se trouvent-ils ?
— Et si vous répondez mal… serez-vous effacé d’une réalité ?
Chaque protocole UPDN est pensé pour déclencher ce vertige :
— ne signature manuscrite devient un passage secret.
— Une case à cocher devient une porte logique.
— Une clause absurde — « Acceptez-vous d’être contacté par des entités non-humaines ? » — vous arrache au réel le temps d’une hésitation.
Voilà comment UPDN parasite le réel : en utilisant le langage froid de l’administration pour y injecter d’autres dimensions.
Parce qu’au fond, il n’y a rien de plus révolutionnaire que de transformer une case « à remplir » en faille interdimensionnelle.
APPEL À REJOINDRE LA BRÈCHE
On nous a dressés à croire au réel comme on croit à un manuel d’utilisation.
Une seule ligne droite. Un seul mode d’emploi. “Faites comme ça, pas autrement.”
Mais ce qu’on appelle “réalité” n’est qu’une variable déguisée en vérité.
Chaque décision qu’on prend, chaque idée qu’on esquisse, ouvre d’autres issues.
Elles existent déjà, elles attendent juste qu’on ait le culot de les regarder.
Prenez un sachet de biscuits de fortune.
Dans la version sage, vous en tirez un au hasard, vous lisez la petite phrase, et vous passez à autre chose.
Dans la logique Multiverseliste, tous les papiers sont déjà là, toutes les phrases aussi.
Vous les connaissez, quelque part.
Le hasard n’a jamais eu le dernier mot.
Alors pourquoi s’arrêter à un seul ?
Levez-vous.
Prenez une poignée de biscuits.
Déchirez tous les papiers.
Mangez tout.
À cet instant, vous retirez la seule variable que le réel avait encore sur vous : le choix imposé.
Ne changez pas le monde.
Détournez,
Dérivez,
Piratez,
Créez !